APPEL URGENT
Le cabinet de Me Hela Houmani nous a envoyé une lettre détaillée sur les circonstances de l’arrestation de M. Tarek Souid et les dernières informations sur son état de santé après 5 jours de grève de la faim au prison Roumya à Beyrouth.
Deux mois avant son arrestation M. Souid vivait dans l’insécurité totale :
- Des visites nocturnes à son domicile par des inconnus, des menaces lancées par des agents de l’ambassade qui le surveillaient constamment.
- Il a été contraint de quitter son domicile le soir pour y revenir le matin pour éviter ce genre d’harcèlement.
- Entre temps ses papiers personnels ont été volés ainsi que son portefeuille contenant sa carte délivrée par le HCR. Il a déclaré la perte de celle-ci auprès du bureau du HCR à Beyrouth mais il n’a pas reçu une autre.
Le 18 septembre 2002 à 6h du matin, M. Souid a été arrêté alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui. Les forces de la sécurité intérieure libanaise l’ont conduit immédiatement à la poste de police « Algimmiza » à Beyrouth où un procès a été ouvert en son nom. La sûreté générale libanaise a refusé qu’il lui soit transféré sous prétexte qu’il n’ont pas de places vacantes. Il a été transféré à la prison du tribunal « Al-adlya » jusqu’au vendredi 20 septembre 2002, puis transféré à la prison Roumya où il est incarcéré jusqu’à présent.
M. Souid a comparu devant le juge libanais le 25 septembre en présence de son avocate. Le juge a déclaré le 3 octobre comme date de délibération mais jusqu’à ce jour le jugement n’est pas émis. Me Houmani a déposé alors une demande d’acquittement sous caution qui a été acceptée par le juge mais malheureusement cette décision n’a pas pu être exécutée par le service qui le détient.
Me Houmani a tenu le HCR Liban au courant de toutes les procédures et les étapes faites mais la réponse du HCR était toujours qu’ils ne pouvaient rien faire tant que M. Souid n’est pas transféré à la sécurité générale libanaise.
Dans la même période, alors que M. Souid est au prison et que les préparations s’accélèrent pour assurer son transfert à la sûreté générale, il a reçu à la prison de Roumya la visite de l’ambassade et le consul de Tunis à Beyrouth.
Ils l’ont menacé clairement qu’il doit accepter volontairement et sans problèmes son extradition en Tunisie et que l’ambassade va préparer tout le nécessaire pour ce retour, sinon il sera de toute façon refoulé mais « à leur méthode » en le mettant face à des ennuis sans précédant avec le service de sécurité générale libanaise.
Traumatisé et soumis à un état psychique de désespérance suite à cette visite inattendue et très tendue avec les diplomates tunisiens, M. Tarek Souid a été attaqué d’une paralysie au niveau de la jambe gauche. Il n’arrive plus à se mettre debout sur les deux jambes ni à marcher.
Malgré son état de santé, Tarek Souid est entré dès le 10 octobre en grève de la faim jusqu’à ce qu’on lui trouve une solution qui lui garantisse la sécurité car sa vie est en réelle danger. D’après l’avis de quelques médecins, si sa grève se poursuit jusqu’à la fin de cette semaine on risque le pire pour sa vie.
Lors de la dernière visite effectuée par Me Houmani elle a remarqué qu’il ne peut même pas parler. Elle tient à cet effet de lancer un appel d’urgence tout particulièrement aux responsables du UNHCR et de UNHCHR à Genève et à tous les défenseurs des Droits de l’Homme partout dans le monde pour sauver la vie de son client et empêcher son extradition à Tunis.
Fribourg, le 15 octobre 2002
Vérité-Action,
service des interventions
Tél : +4178 716 1523 Fax : +41 21 625 77 20
Coordonnées de Me Hela Houmani :
Tél: +961 3320311
+961 1494082