C’est avec une grande désolation que Vérité Action apprenne que le journaliste tunisien, M. Abdallah Zouari, observe de nouveau une grève de la faim le 8 octobre 2003 après sa condamnation à une peine de 13 mois de prison ferme. En effet, la cour d’appel a confirmé sa condamnation de 4 mois de prison, après qu’une propriétaire d’un cybercafé à Zarzis a plaidé contre lui et une autre condamnation plus récente de 9 mois pour avoir refusé « le contrôle administratif ». En fait, le tribunal a cumulé les deux peines lors d’un seul procès et a totalisé les mois pour sortir avec le verdict qui condamne M. Zouari à 13 mois de prison.
Malgré la protestation des avocats, Maître Abdelwahab Maatar et de Me Mohsen Rabiâ, contre « l’absence des conditions minimales pour permettre le déroulement d’un procès équitable » et contre le non respect des droits des avocats de rencontrer leur client, d’où le directeur de la prison a empêché Me Maatar de visiter Me Zouari le 22 août 2003 ; en outre les deux autres avocats, Me Salah Wiryimmi et Me Mohsen Rabiâ, ont été refoulés de la prison et empêchés de rencontrer M. Zouari également.
Face à une « justice » qui a perdu ses qualités et valeurs morales, face à la situation d’un citoyen innocent qu’ils n’arrivent pas à défendre à cause d’un système corrompu, les avocats de la défense, désenchantés et découragés se sont retirés en signe de protestation, ils refusent « de faire partie du décor juridique tunisien » comme Me Maatar le dit.
Vérité-Action affirme que la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui le journaliste Abdallah Zouari est plus que humiliante et inhumaine, d’où cet homme endure depuis des années l’injustice du système tunisien et ses pratiques inhumaines : tout d’abord son incarcération le 12 avril 1991 pour une durée de 12 ans pour son appartenance au parti Ennahda, interdit en Tunisie, arrêté de nouveau le 19 août 2002 pour non respect du « contrôle administratif », il a toujours été sous un contrôle policier suffocant durant sa libération et dernièrement son arrestation le 17 août 2003 aussi pour « infraction à une mesure de contrôle administratif ». Sa famille n’est pas épargnée non plus, en effet, on a coupé leur ligne téléphonique sous prétexte que la famille de M. Zouari n’a pas payé la dernière facture, pourtant ils ont découvert des numéros virtuels et imaginaires pour augmenter le prix d’après le beau frère de Abdallah Zouari, résidant en France. Tout ceci n’est qu’un mauvais prétexte pour mettre un obstacle devant la couverture des ONGs et des médias.
Malheureusement, ce dernier exemple affirme encore plus que le manque de liberté d’expression et de presse en Tunisie est véritable, ceci montre que la Tunisie recule en matière de respect des droits de l’homme et des libertés en général.
Vérité-Action exprime son soutien absolu au journaliste Abdallah Zouari et exige sa libération immédiate, lui et tous les journalistes qui sont incarcérés inéquitablement. Nous invitons aussi toutes les organisations mondiales à soutenir cet imminent journaliste pour le réconforter et à agir en sa faveur.
Fribourg, le 10 octobre 2003
Nassiba Khenissi,
Service de l’information et des recherches