Vérité-Action apprend avec beaucoup de regret les nouvelles parvenant de la Tunisie concernant les prisonniers politiques enfermés dans les cellules de la mort à la prison Borj Amri.
Les autorités pénitentiaires ont entamé depuis le début du mois de novembre une nouvelle phase de torture pratiquée envers les prisonniers politiques et essentiellement MM. Bouraoui Makhlouf, Habib Ellouze, Khaled Kaouach, Ridha Saidi, Mokdad Arbaoui, Ali Harabi, Mohamed Nejib Louati, Chokri Bahria, Abdelhamid Jelassi, Lotfi Snoussi et Abdallah Drissa.
Tous ces prisonniers, qui sont derrière les barreaux depuis plus de 13 ans, ont été transférés un à un depuis leurs anciens lieux d’incarcération à la prison Borj Amri où ils sont logés séparément dans des cellules très étroites (deux mètres sur un mètre) qui s’apparentent à des tombeaux. Ils sont privés de lumière, d’eau et de toilettes. Ils ne sont autorisés à aller aux toilettes qu’une fois par jour, de se doucher une seule fois par semaine et pour quelques minutes et de prendre l’air que pour un quart d’heure par jour. Bref, ils sont coupés du monde depuis le début de novembre 2003 et leurs familles s’inquiètent de plus en plus pour leur sort.
D’après un communiqué publié par le Comité des avocats devant le tribunal militaire de Tunis, été 1992 , « il y a de fortes doutes que le régime mène ces prisonniers vers une mort lente et une destruction psychique et physique ». Cette nouvelle-ancienne forme de torture risque de mettre en danger leur vie surtout que tous ces prisonniers souffrent de différentes maladies graves et chroniques et ne reçoivent aucun soin. Le dernier cas de l’étudiant Lotfi Idoudi qui se trouve hospitalisé depuis le 25 octobre 2003 (encoma profond) risque de se répéter avec d’autres prisonniers politiques. Les nombreux cas de décès dans les prisons ou après leur libération se comptent par dizaines et les circonstances de leurs décès, pour la plupart d’entre eux, restent ambiguës à nos jours.
Vérité-Action tient les autorités tunisiennes pour responsables de tous ce qui peut menacer ces prisonniers-otages et tous les autres prisonniers politiques dans différentes prisons du pays.
Elle appelle, de même, les organisations de défense des droits de l’homme en Suisse et dans le monde à se mobiliser pour sauver la vie de ces prisonniers et exiger la levée de toutes ces mesures punitives et inhumaines dont ils sont victimes.
Fribourg, le 1er décembre 2003
Service de l’information