Dans le cadre de notre suivi du cas du ressortissant tunisien M. Tarek Souid, nous tenons à vous informer des dernières nouvelles concernant ce cas. Dans un contact téléphonique établi avec l’intéressé le 02 janvier 2003, il nous a fait part de son inquiétude sur son sort et ses difficultés de santé majeurs aggravés par l’état de son dossier de réinstallation quasi-bloqué.
Jouissant d’une libération provisoire inespérée des locaux de la Direction générale de sécurité publique de Beyrouth le vendredi 27 décembre 2002, M. Souid est actuellement au bénéfice d’une autorisation de séjour de seulement un mois à l’issue de laquelle rien n’est clair.
Rien n’a été expliqué à M. Souid malgré ses demandes incessantes qu’il soit informé sur ce qui se passe avec lui.
D’autre part, M. Tarek Souid nous a fourni une copie d’un certificat médical (établi le 02 janvier 2003) de la clinique externe de l’Hôpital gouvernemental de Beyrouth qui atteste des problèmes de santé graves qu’il accuse notamment suit à la grève de la faim qu’il a entamé pour empêcher son extradition vers la Tunisie.
On peut y trouver notamment qu’il souffre d’une Pneumonie aiguë et d’une Péricardite (T° 41 ° C, P.s 130/min).
Le certificat précité, atteste aussi de son besoin d’entrer à l’hôpital pour le suivi de son cas. Le problème est que M. Tarek Souid trouve des difficultés même pour financer ce traitement en plus de sa crainte d’être à tout moment objet d’interpellation, de pression afin de le forcer de retourner en Tunisie là où il sera à coup sur torturé et emprisonné.
D’ailleurs la pression n’est plus l’œuvre seulement de la sécurité libanaise mais aussi des responsables de la protection à la délégation HCR à Beyrouth. M. Souid vient de nous informer hier qu’il a été recu hier par Mme Laila Naceef qui lui a donné un délai de 24 heures pour penser à la proposition qui consiste à l’extrader en Tunisie contre des garanties qu’il sera bien traité. Elle a profité de cette rencontre pour lui dire aussi qu’il n’ya plus aucune chance pour que le HCR lui trouve un pays de réinstallation et que les autorités libanaises sont impatientes de le voir quitter leur territoire.
Sur la base de ce contact, M. Souid déclare qu’il a peur de faire objet même d’un enlévement pour mettre en application ce projet d’extradition vers la Tunisie. Les quinze jours qui restent avant l’expiration de l’autorisation temporaire de séjour donnée à M. Souid, peuvent ainsi apporter de mauvaises nouvelles pour ce citoyen tunisien.
Vérité-Action, qui a toujours insisté saur l’aspect humanitaire du calvaire de ce père de famille, réitère sa demande au Haut Commissariat des Réfugiés (HCR) et à toutes les instances onusiennes chargés de défendre les droits de l’homme à venir à son aide pour lui trouver un pays de réinstallation pour qu’il puisse avec sa famille jouir d’une vie normale sans peur ni menaces.
Elle appelle toutes les ONG et défenseurs des droits de l’homme à prévenir le drame dont peut faire objet cette famille si aucune action n’a été entreprise pour empêcher l’extradition de M. Tarek Souid.
Fribourg le 09 janvier 2003
Pour vérité-Action
Service des interventions