Lettre à l’ambassade de la Tunisie à Berne:
Une fois encore, le gouvernement tunisien à travers son ambassadeur en Suisse montre son mépris aux appels à la raison. La porte était fermée devant la délégation de la manifestation du 29 juin 2001 organisée à Berne par Vérité-Action et soutenue par l’ACAT-Suisse, Amnesty International-section suisse, l’Organisation Mondiale Contre la Torture OMCT- Genève, le Centre Europe-Tiers Monde CETIM-Suisse, la Commission arabe des Droits humains-Paris, le mouvement ATTAC-Genève, Droits pour tous- Genève, Forum Tuniso-Suisse des libertés-Suisse et le Programme arabe pour les activistes des Droits humains APA-Egypte.
Nous avons appris que personne ne peut recevoir la lettre destinée au Président tunisien. Les volets des fenêtres de la demeure diplomatique sont baissés à l’exception du dernier étage où nous avons pu constater l’existence des fonctionnaires de l’ambassade qui se cachaient les visages, regardant la foule en toute discrétion derrière les volets. La seule et unique chose qu’ils ont pu faire était de filmer la foule ! ! !. Une pratique policière qui marque le gouvernement tunisien.
Malgré cet accueil, la délégation des manifestants à pu remettre la lettre dans la boîte aux lettres située à la porte d’entrée. Cette lettre signée par les dix organisations sera envoyée par courrier postal enregistré, par fax et par e-mail. Nous ferons tout pour faire passer la voix des manifestants.
En Tunisie, les autorités tunisiennes ont recouru et comme d’habitude à la police. Selon la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme LTDH « d’importantes forces de polices ont encerclé le siège du Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT)et a interdit l’accès aux participants et aux invités venus participer et assister au rassemblement et a la réunion qui devait être tenue dans le cadre de la journée nationale et internationale pour l’amnistie générale en Tunisie (29juin2001) », l’accès au domicile de Mme Sihem Ben Sedrine(4 rue abou dhabi) a été interdit aux membres du CNLT qui devaient tenir une réunion. M. Sadri Khiari, en grève de la faim depuis le 14 juin, ne fait pas l’exception. Sa demeure a été, également encerclée et des personnalités se sont vues malmené par la police et interdits de lui apporter soutien.
Vérité-Action proteste contre cette manière de répondre aux appels des différentes composantes de la société civile et des organisations nationales et internationales à mettre fin aux pressions et aux attaques contre les défenseurs des Droits de l’homme et les acteurs de la société civile, et leur permettre de mener à bien leurs activités sans interférence ni menace. Elle appelle le gouvernement tunisien à la promulgation d’une loi d’amnistie générale garantissant à chacun ses Droits et au rétablissement de l’Etat des libertés.
Fribourg, le 30 juin 2001
Pour Vérité-Action
Elafif GHANMI, Président
Avec : Lettre signée par dix organisations et adressée au Président tunisien