Mohamed Nouri et Abdllatif FakhfakhDeux nouvelles arrestations ont eu lieu le vendredi 22 novembre 2002 à l’encontre de Me Mohamed Nouri et Me Noureddine Bhiri, deux avocats militants des droits de l’homme et l’un d’eux étant fondateur de l’association internationale de soutien aux prisonniers politiques qui a déposé une demande d’autorisation le 16 de ce mois .

Bien que libérés quelques heures après leur arrestation, leur interpellation sans convocation du procureur général ni mandats (le 1er arrêté dans son bureau sans aucun respect à sont égard et le 2ième devant son bureau alors qu’il se prépare à y entrer et il a été mit dans une camionnette ) s’apparente à un enlèvement.

Soucieux de travailler dans la légalité, Me Mohamed Nouri vient de présenter une demande de visa pour l’association internationale de soutien aux prisonniers politiques. Le régime tunisien  ne cesse de déclarer que seules les associations qui travaillent dans la légalité sont reconnues. Il vient de prouver par ces mesures d’arrestation et de harcèlement que ce n’est pas la légalité qui le préoccupe mais plutôt l’opposition qu’il cherche à étouffer par tous les moyens possibles. Les interrogatoires que les deux avocats ont subi et leur détention dans les geôles du ministère de l’intérieur le confirme.

Me Noureddine Bhiri a été accusé par l’organisation de réunion dans son bureau. Nous rappelons que Me Bhiri est un signataire du pacte national en 1988 et défenseur des droits de l’homme. 

Après la libération le 6 novembre 2002 de quelques prisonniers politiques, le régime choisit  de montrer « ses griffes aux défenseurs des droits de l’homme ». Bien que nous avons partagé ces moments de joie avec les familles des libérés, nous avons exprimé notre inquiétude pour la situation des droits de l’homme avec ces centaines de prisonniers qui sont toujours en danger de mort lente dans toutes les prisons tunisiennes. Et voilà qu’il veut en mettre encore plus…

La condamnation de Béchir Saad le 19 novembre 2002 de 4 ans de prison, alors qu’il vivait au Canada depuis 1989 nous montre clairement l’état de psychose que vit le régime. Avec son passeport et sa nationalité canadienne M. Béchir Saad a voulu se rendre dans son pays pour mettre fin a une rumeur de jugement contre un nommé Béchir El-Ahoual. Il n’a pas pensé qu’il y a des centaines d’années de décalage entre une société de droits au Canada et la loi de la jungle qui règne en Tunisie depuis 15 ans. Son séjour en Tunisie ne fut pas touristique mais en prison et pour 4 ans…

Vue la détermination du pouvoir à aller plus loin dans sa politique d’extermination, notre appel est devenu de plus en plus urgent pour la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinions et d’arrêter ce jeu d’arrestations arbitraires qu’il s’amuse à mener.

Vérité-Action dénonce les persécutions dont sont sujets Me Nouri et Bhiri et apporte tout son soutien à l’A ISPP et toutes les associations en quête d’une légalité.

Nous appelons les autorités tunisiennes à :

  1. Garantir le respect des droits fondamentaux des avocats pour qu’ils fassent leur métier dans le cadre de la loi et sans harcèlement ni exclusion
  2. Garantir les droits des citoyens et la liberté d’association
  3. Autoriser l’AISPP ainsi que toutes les associations en attente de leurs visas.

 

Fribourg, le 23 novembre 2002
Pour Vérité-Action
Service de l’information

 

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