Dans les prisons de Bizerte, Sfax, Gafsa, Gabès, Massaadine, Mahdia, Monastir et Tunis, une grève de la faim a été mené par des détenus politiques appartenant à « An Nahdha ». Certains prisonniers l’ont déjà entamé depuis le 5 mai 2000, le cas d’ailleurs de M. Taoufik Cheïb, suivi par M.Abdelmoumen Belaness le 8 mai 2000 et par M.Abdullatif El Mekki et M. Samir Dilou et M.Sadok Chourou le 20 mai 2000. Cette fois, leur action est bien généralisée.

 Ces prisonniers n’ont malheureusement que cette voie pour attirer l’attention du monde sur le calvaire dans lequel ils vivent depuis des longues années maintenant . Ils prônent la liberté et réclament la promulgation d’une loi d’amnistie générale qui mettra fin à une tragédie mise en place depuis maintenant 09 ans.

 Le Conseil National des Libertés en Tunisie (CNLT) rappelle dans son communiqué du 2 juin 2000 que ces citoyens subissent dans les prisons tunisiennes des conditions de détention infra-humaines faites de brimades incessantes, de surveillance continuelle, de délation et d’avilissement dans le but de porter atteinte à leur intégrité en tant qu’êtres humains.

 Messieurs Habib Ellouze, Ali Laarayadh, Zied Daoulatli, Sadok Chourou, Ajmi Al Ourimi, Sahbi Attig vivent depuis des années dans l’isolement ce qui constitue une forme de torture prohibée par les conventions internationales ; une pure prison à l’intérieur de la prison elle-même. Le prétexte sécuritaire des autorités tunisiennes est inacceptable, car rien ne légitime une telle pratique. Rien ne peut expliquer que l’on interdit à un condamné de communiquer avec ses codétenus, de lire les journaux, d’utiliser la radio ou la télévision, bref de passer de longues années dans un petit tombeau sombre, inadapté, coupé de le vie ordinaire des gens ! !&nbsp!;  Une vraie honte !

 La Tunisie a signé le 17 juillet 1995 avec la Communauté européenne et les Etats membres de l’UE l’Accord d’Association. Celui-ci est entré en vigueur le 1er mars 1999, alors que ce nouveau partenaire ne cesse de violer «le respect des principes démocratiques et des droits de l’Homme qui inspirent leurs politiques internes et internationales et qui constitue un élément essentiel de l’Accord» (Article 2). Les derniéres élections municipales qui ont vu le parti au pouvoir depuis plus de 40 ans tiompher avec un score à la soviétique (94%) n’en est qu’un signe révélateur. Quelle crédibilité et quelle efficacité aura donc l’UE lorsqu’elle traitera la question des droits de l’Homme avec les futurs partenaires ? Un véritable défit !

Un mouvement de solidarité et de soutien s’est déclaré parmi les opposants tunisiens en Europe notamment en France et en Grande Bretagne.

 Vérité-Action manifeste sa préoccupation quant au sort des prisonniers politiques en Tunisie et soutient fortement leur brave action et celle des militants des droits de l’Homme tant à l’intérieur du pays  qu’à l’extérieur (notamment le journaliste Noureddine Aouididi en gréve depose le 3 mai 2000) et appelle toute organisation défendant les Droits fondamentaux et les libertés, toute instance ou personnalité politique à intervenir en faveur des prisonniers politiques et d’opinion en Tunisie.

Ainsi, Vérité-Action appelle le gouvernement tunisien à promulguer une loi d’amnistie générale inconditionnelle et  à lever les entraves devant les libertés notamment la liberté de la presse et de d’association.

 

Fribourg, le 07.06.2000

Pour Vérité-Action

El Afif GHANMI, président

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