Environ 700 prisonniers politiques en Tunisie ont entamé lundi 26 août 2002 une grève de la faim de quatre jours. Plus de Dix ans se sont écoulés depuis leur incarcération sans que le régime tunisien ne prenne compte de leur calvaire.
D'après nos sources, 22 prisonniers sont en grève à la Prison de Sfax, 120 à Borj Erroumi (Bizerte), 83 à Mahdia, 78 à El Houarib ( Kairouan), 134 à la prison 9 avril (Tunis), 23 à Monastir, 14 à Harboub (Medenine), 4 à Kairouan, 43 à Borj Al-Amri, 41 à Bellarijia (Jendouba), 17 à El Kef, 41 à Messadine (Sousse), 24 à Gabès et plusieurs autres dans différents prisons qui n'ont pas été encore confirmés . Ils proclament la promulgation d'une loi d'amnistie générale permettant la libération de tous les prisonniers politiques et d'opinion.
Cette grève intervient au moment où le journaliste Abdallah Zouari, vient de rejoindre de nouveau ses codétenus après onze ans d'emprisonnement pour 8 mois de prison ferme en raison de refus d’une mesure illégale d’assignation à résidence. Comme si 11 ans n’étaient pas suffisants!!!! Ce n'est là qu'un exemple de la souffrance de ces centaines de prisonniers qui ne trouvent que la grève de la faim pour faire entendre leur voix. Le solde de cette décennie sombre est des dizaines de morts sous la torture ou pour manque de soins, l'atteinte de maladies chroniques et graves pour plusieurs prisonniers, les troubles psychiques, le harcèlement des familles, et les nombreux handicaps et séquelles.
Vérité-Action apporte tout son soutien aux prisonniers-grévistes et appelle toutes les organisations internationales et les instances politiques dans le monde à exercer toutes les pressions possibles sur le régime tunisien afin qu'il mette fin aux souffrances de ces prisonniers et de leurs familles.
Elle proclame la réouverture du débat sur l'amnistie générale en Tunisie et de poursuivre la campagne pour la libération de tous les « otages » des autorités tunisiennes.
Fribourg, le 28 août 2002
Pour Vérité-Action