La violation des droits des personnes et de leur liberté ne cesse de se développer en Tunisie

La violation des droits des personnes et de leur liberté ne cesse de se développer en Tunisie. Les autorités perdent leur sang froid et déclarent la guerre à tous les opposants : n’importe où, n’importe comment et à n’importe quelle occasion. L’agression des militants et des défenseurs de droits de l’homme le 17 août à l’occasion de la réception organisée pour fêter la libération de Mme Sihem Ben Sedrine est un comble.

Apparemment, les opposants au régime n’ont pas le droit de se réunir même pour une simple réception. Cela n’est pas étonnant si l’on sait que le pouvoir tunisien ne pourra jamais digérer que ses opposants soient mis en liberté que dire victorieux et en fête.

La force de l’agression et les graves atteintes dont ont été victimes certaines personnes qui assistaient à la réception prouvent la rancune et la peur de voir ces militants réunis pour se féliciter d’une victoire qui a échappé aux autorités tellement la pression était forte. D’après nos sources, les policiers frappaient dans tous les sens. D’ailleurs, M. Omar Mestiri qui était gravement atteint, a reçu plusieurs coups sur la tête ce qui lui a fait perdre conscience. Nous citons, également, M. Lotfi Hidouri, défenseur des droits de l’Homme, qui a eu le nez cassé. Mlle Assia Mestiri, fille de Sihem Ben Sedrine et de M. Omar Mestiri, âgée de 13 ans n’a pas échappé aux coups ainsi que Mme Fatma Ksila et nombre de personnes présentes dont MM. Mokhtar Arbaoui, Abderraouf Ayadi ,Mabdelmoumen Belanes , Nejib Hosni, , Ali ben Salem, Lasaad Jouhri , Abdelbaset Ouni, Salah Bboughanmi, Amel Bejaoui ,.

Rien n’est, également. étonnant si l’on sait que cette agression intervient alors que Ali Mansour (le fameux tortionnaire) vient d’être nommé directeur général de la sûreté nationale à la place de Ali Siriati. L’escalade vers l’usage accentué de la force en est un indice.

En fait, l’agression du 17 août est la deuxième durant cet été. Le 27 juillet dernier, il y a eu une scène semblable devant la prison civile des femmes à Manouba lorsque des avocats et des défenseurs de droits de l’Homme sont venus soutenir Mme Ben Sedrine et demander sa libération. Les insultes et la violence étaient encore présentes et plus intensives. L’attentat contre Me Saida Akremi était un signe parmi d’autres. Sous les ordres du chef de la brigade, les policiers ont dû affronter les manifestants avec leurs véhicules et principalement Me Akremi.

Cette attitude des autorités tunisiennes renforce l’idée que le pouvoir en place prend usage de la violence et l’oppression pour faire face aux difficultés politiques qu’il rencontre et l’opposition accrue. Elles continuent ainsi à nier le droit de tous les citoyens tunisiens à la liberté d’expression et d’opinion se portant indifférentes aux appels des Organisations internationales, des défenseurs de droits de l’Homme en Tunisie et à l’étranger pour l’AMNISTIE GENERALE.

Vérité-Action condamne ces dernières agressions et appelle les autorités tunisiennes à l’ouverture d’une enquête pour juger les responsables de cette atteinte grave aux militants et militantes ;

Apporte encore une fois son soutien total à Mme Sihem Ben Sedrine et les membres de sa famille pour la violence dont ils ont été victimes ;

Appelle les Organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme à prendre au sérieux l’attitude agressive des autorités tunisiennes et se mobiliser pour mettre fin à cette situation ;

Rappelle de nouveau que la promulgation d’une loi d’AMNISTIE GENERALE est la seule condition pour instaurer un climat de confiance et de dialogue en Tunisie.

Firbourg le 20 août 2001
Pour Vérité-Action
EL Afif Ghanmi, Président.

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