Hamma Hammami et ses deux camarades Abdljabbar Maddouri et Samir Taamallah devraient comparaître le samedi 09 mars devant les tribunaux encore une fois pour répondre à des inculpations d’ «appartenance à une association illégale, d’incitation à la désobéissance et de distribution de tracts ».
Selon Me Radhia Nasraoui, avocate et épouse de M. Hamma Hammami, son mari est toujours en grève de la faim pour protester contre les conditions de sa détention. Son état de santé est précaire surtout que ses codétenus fument trop. Il est sous surveillance et des indicateurs, qui semblent partager la chambre avec lui, le contrôle tout le temps.
Les visites qu’elles soient de sa famille ou de ses avocats sont péniblement admises. Son épouse n’a pu le voir que mardi dernier suite à une longue journée de protestation devant la prison. On avance chaque fois des arguments aléatoires pour refuser les visites de ses proches et ses avocats.
D’après Me Nasraoui, la famille de Hamma Hammami ainsi que celle de ses camarades subissent un harcèlement continu. Les avocats n’ont pas d’accès aux dossiers pour les priver de collecter les éléments nécessaires à la défense de leurs clients. Un traitement que Me Nasraoui qualifie d’atteinte grave à la profession d’avocat en Tunisie, d’autant plus que les détenus n’ont pas la possibilité d’être défendus par plus d’un avocat et que ce dernier ne peut visiter qu’un seul détenu. Une situation qui met tant l’avocat que le prisonnier en otage.
Vérité-Action, inquiète pour les mauvaises conditions de détention de M. Hamma Hammami et ses camarades demande l’intervention urgente des instances politiques et des organisations internationales de défense des droits de l’Homme.
Elle doute, également, de la justesse du procès qui se tiendra samedi 9 mars et des jugements qui seront prononcés. Avec une instance magistrale dépendante de l’humeur et de la politique du pouvoir en place, une confirmation du jugement précédent est attendue.
Vérité-Action appelle les autorités tunisiennes à libérer M. Hamma Hammami et tous les prisonniers politiques pour mettre fin à une décennie d’oppression et de terreur.
Fribourg, le 7 mars 2002
Pour Vérité-Action
Safoua Aissa
Service de l’information