Barreau tunisien

L’association tunisienne des jeunes avocats vient de publier ces derniers jours un rapport préliminaire sur la situation des avocats dans la période de mai 2002-décembre 2002 Avec à l’appui le récit des différentes violations et agressions dont les avocats ont fait objet. Peu avant ce rapport, Me Hosni d’une part et le juge Mokhtar Yahyaoui d’autre part lançaient des appels à la solidarité avec les avocats dans leur lutte pour garantir et préserver leur indépendance face à un régime qui profite de l’actualité internationale brûlante pour régler ses comptes avec ses opposants de la manière la plus lâche.

Il faut clairement noter que l’accentuation de la pression sur les hommes de la loi est un rapport d’une part avec leur persévérance dans la lutte contre l’oppression et d’autre part dans le cadre d’un processus qui vise à dominer leurs associations faîtières et empêcher le déroulemnt de toute activité indépendante en orchestrant des procès (celui en appel contre le Conseil de l’Ordre reporté au 23 février 2003 ), en proposant des amendements de loi qui visent la tradition d’unicité du barreau en Tunisie et enfin à interdire par la force le déroulement de leurs instances dirigeantes comme l’Assemblée extraordinaire du Conseil de l’ordre convoquée pour le 19 janvier 2003.

Profitant des fêtes de la fin de l’année, les procès politiques se sont multipliés (notamment celui de Gafsa) et l’ouverture d’instructions contre beaucoup de citoyens actifs dans le tissu associatif opposé au régime. C’est dans ce contexte que la lutte des juges et avocats pour leur indépendance (vraie garantie de la suprématie de la loi)  est) acquiert son importance. La machination de la justice au profit de la dictature porte un coup mortel au maquillage démocratique du régime qui a connu sa dernière épisode dans le dernier amendement visant à « faciliter » une course présidentielle concurrentielle en se taillant des adversaires sur mesure qui ne peuvent excéder le rôle de figurants.

Après la honte du référendum du 26 mai 2003, Le régime tunisien s’apprête à livrer l’une de ses dernières batailles contre tout tentative d’opposition pour pouvoir jouir sans crainte d’une réélection triomphale en 2004.

Consciente des ces défis, Vérité-Action appelle à une forte mobilisation de solidarité avec les avocats le 16 janvier 2003 pour que ce «carré de résistance» ne soit pas balayé par la machine policière de Ben Ali.

Fribourg le 15 janvier 2003
Pour Vérité-Action
El Afif Ghanmi, président

 

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