La compagne électorale pour les élections législatives et présidentielles en Tunisie a commencé sur un fond  de violation des droits les plus élémentaires des droits de l’homme.

Dr Moncef Marzouki, ancien président de la ligue tunisienne des droits de l’homme, ancien porte-parole  du Conseil National des Libertés en Tunisie et le président du parti politique Le Congrès pour la République (CPR) a été  empêché hier mardi 13 octobre 2004 de prendre le vol de 11 heures à destination de Paris et a été conduit au poste de police de l’aéroport et interrogé durant trois heures.

Suite à cet interrogatoire, il a été informé qu’il sera jugé pour les motifs d’inculpation suivants : le maintien d’un parti non reconnu; la participation à une réunion non autorisée et l’utilisation de propos constituant une «atteinte au moral de la nation». Quelques heures après Dr Marzouki a été autorisé à voyager, il est arrivé en France le jour même.

Dr Marzouki et d’autres membres de son parti font ces jours l’objet d’un harcèlement et d’une surveillance policière rapprochée c’est notamment le cas de Mme Naziha Rjiba et Maître Abdelwahweb Maatar.

L’opposant tunisien Hamma Hammami, porte-parole du parti communiste des ouvriers de Tunisie a été agressé lundi 12 octobre sur la voie publique par un policier qui lui aurait asséné des coups sur le cou et le dos à l’aide de menottes.

L’incident s’est produit à Ben Arous (banlieue sud de Tunis) en plein jour et sous le regard des passants. M. Ali Ben Mohammed Neffati, prisonnier politique condamné à 21 ans de prison en 1995, a été transporté à l’hôpital régional de Bizerte suite à une grève de la faim menée depuis la fin du mois de septembre dernier à la prison de Nadhour (Bizerte).

M. Neffati a entamé sa grève de la faim pour protester  contre le refus de l’administration pénitentiaire de l’autoriser à contracter de nouveau un mariage avec son épouse Kaoukab Arifa que la Sûreté avait contrainte à divorcer lors de l’incarcération de son mari.

A l’instar de M. Naffati, et à quelques jours d’une élection que le gouvernement veut  présenter comme un modèle de transparence et de respect des droits de l’homme, plus de 600 prisonniers d’opinion croupissent depuis plus de 13 ans dans des geôles sous des conditions ne respectant en aucun cas les droits du détenu politique, c’est notamment le cas de Sadok Chourou ancien président du parti Ennahadha, Hammadi Jebali, journaliste et  Ali  Larayadh qui vit dans l’isolement total depuis son incarcération en 1991.

Suite à ces violations très alarmantes des droits humains, Vérité-Action apporte son soutien aux Dr. Marzouki, M. Hammami, M. Ali Naffati et Me. Maatar et appelle les autorités tunisiennes à l’occasion du début de la campagne électorale à :

  1. Respecter les libertés d’_expression des opposants politiques notamment ceux qui se sont exprimés contre les élections législatives et présidentielles.
  2. Mettre fin à la politique d’intimidation et de harcèlement des acteurs de la société civile et les activistes politiques.
  3. Promulguer une loi d’amnistie générale qui permettra de mettre fin au calvaire de centaines de prisonniers d’opinion et de leurs familles.

Fribourg, le 15 octobre 2004
Abdellatif Fakhafakh, Président

Vérité-Action

 

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